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clairejeanneretcoa

Qui suis-je? Pourquoi cette spécialisation ? Témoignage

Dernière mise à jour : 5 nov. 2020

Nous sommes une génération non diagnostiquée. A l'époque, seuls les cas lourds, nécessitant médication et prise en charge assez lourde étaient mis à jour. Je pense que c'est pour cela que la prévalence de l'autisme est aussi déséquilibrée.

Plusieurs études montrent aujourd'hui la différence masculin/féminin. Les filles arrivent plus souvent à compenser leur différence, à s'adapter...même si cela n'empêche pas la souffrance émotionnelle.


- Ma construction

J'ai pour ma part toujours su que j'étais différente. Ma facilité à l'école était évidente, mais, à cette période là, on remarquait surtout que je n'avais pas de motivation. Je m'ennuyais. Faire mes devoirs m'ennuyait et la seule raison pour laquelle je les faisais était de ne pas me faire gronder. J'ai détesté l'école. Au niveau des contacts physiques, j'étais "décalée" par rapport à ce que l'on juge "normal". Je ne savais pas encore qu'il s'agissait d'hyperesthésies. Combien de fois ai-je entendu "Mais t'es vraiment bizarre!" Je n'ai jamais compris, enfant, pourquoi j'étais autant rejetée. J'étais d'une empathie incroyable et je me faisais harceler dans la cour d'école. Bien sûr, personne n'intervenait pour m'aider. J'ai donc cherché comment me faire remarquer, mais les interprétations des adultes n'ont pas été celles pour lesquelles je le faisais. Incompréhension et solitude ont donc été mes partenaires durant quasi toute ma scolarité.

Plus je grandissais, plus je me sentais différente et exclue.

Seule une de mes enseignantes de dessin et une prof de maths avaient su me percer. J'avais 13 ans. La prof de maths donnait toujours des évaluations extrêmement complexes et j'étais la seule élève à toujours les réussir. Quand, en fin de trimestre, elle faisait une évaluation facile pour remonter les moyennes, je faisais une bien moins bonne note, cherchant compliqué. Elle m'a soutenue durant cette année scolaire là et je m'en souviendrai toujours. La prof de dessin, elle, était atypique. Au lieu de nous faire reproduire des choses formelles, elle laissait s'exprimer la créativité des élèves. Autant vous dire que c'est la seule année où j'ai eu une excellente moyenne en dessin. Très psychologue, elle interprétait avec une justesse incroyable nos dessins et m'a gardée plusieurs fois après le cours pour parler, commençant à me donner mes premiers outils pour pardonner et avancer. Elle ne le saura probablement jamais, mais elle est, selon moi, l'initiatrice de mon changement. L'outil était simple : la visualisation positive. Elle me l'a proposée pour quelque chose de simple, mais je l'ai adaptée à mes besoins.


Quand, des années après, je me suis tournée vers l'énergétique et que tout passait par la visualisation, j'ai compris la force de cet outil et pourquoi je m'en étais peut-être mieux sortie que quelqu'un d'autre avec le même handicap.


Ma pire expérience a été lors de ma reconversion. J'ai lâché toutes mes études pour me lancer dans la physiothérapie alors que je ne supportais pas le contact physique. Mon argument était : "C'est Moi qui touche les autres, donc ça ira". A un paramètre près, j'avais raison. Pendant nos études, nous devions nous entraîner les uns sur les autres, dévoilant notre corps et surtout, devant nous laisser toucher, manipuler sans aucune forme de résistance. Mes enseignants se sont quasiment tous acharnés sur moi. Je ne savais pas que j'étais TSA, je ne pouvais donc en aucune façon leur donner une "excuse valable" afin qu'ils me laissent en paix. J'ai donc sombré émotionnellement devant toute cette violence faite à mon corps. Impossible de manger, je voulais que ce corps disparaisse pour qu'on ne puisse plus le toucher. Là encore, j'ai eu un mentor exceptionnel pendant ma formation. Lui ne m'a jamais brusquée, m'a au contraire soutenue, me lançant quelques petites phrases à l'oreille pour m'aider et comprendre que là, il fallait remonter. Il a fallu l'hospitalisation. J'étais trop maigre et je n'arrivais pas à me forcer à manger.

J'ai eu de la chance. La personne qui s'est occupée de moi a tout de suite su que je ne réagissais qu'au défi, à la confrontation, au "secouage" comme je l'appelais. Force est de constater que je suis une exception. En moins d'un mois j'étais de retour chez moi, je mangeais à nouveau, le déclic s'était fait.

Mais le diagnostic n'était pas posé et mon mal-être lié à ma différence toujours présent.


- Ma vie d'adulte et de maman.

Ma vie a changé lorsque je suis entrée dans la vie active. Certes, mes relations sociales étaient une catastrophe, mais dans mon travail, les patients m'appréciaient énormément. Ma différence devenait un atout pour eux. J'ai compris assez vite que je devais être indépendante et, même si cela a été difficile et long à réaliser, je ne regrette rien aujourd'hui.

Etre dans Mon cabinet, seule, travaillant comme j'en avais envie a été ma meilleure thérapie. J'ai compris que beaucoup de gens finalement ne comprenaient pas les mêmes choses que moi, le fonctionnement et le raisonnement humain. Je me suis même fait quelques relations sociales et amis.


Quand j'ai eu mon fils, ma vie prenait tout son sens. J'ai un grand besoin d'anticipation. Je me suis donc projetée très loin avec lui.. beaucoup trop. A 18 mois, mon fils était juste incroyable de raisonnement, en avance sur son âge à ce niveau là. Pour moi, c'était la concrétisation de ce que j'espérais. Il allait être comme moi et je pourrais l'aider à se réaliser complètement.

C'était sans compter les mois suivants. Certes, il avait toujours eu des particularités motrices, mais je ne m'en étais pas inquiétée. Autour de ses deux ans, il s'est renfermé, commençant à se balancer plus, à ranger ses voitures en une ligne parfaite, en battant des ailes et en se cognant la tête contre les murs. Les crises ont commencé et le langage a changé. Il s'est mis à parler " une langue étrangère", il ne se retournait pas quand je l'appelais. Ce problème était certainement là avant, mais je l'ai remarqué à ce moment-là .. plus nettement. La visite médicale des 2 ans a confirmé le "souci". Notre pédiatre était en congé maternité. J'ai haï sa remplaçante. Les tests que réalisait mon fils 6 mois avant étaient devenus incertains et le mot autisme a été prononcé.

"Mais bien sûr que non, il n'y a pas d'autisme dans la famille". Je n'en connaissais que les clichés. Je suis allée voir une pédopsychiatre "incompétente" selon moi, rejetant sur moi la "faute" de l'autisme de mon fils pour diverses raisons erronées. J'ai claqué la porte, même si elle confirmait le diagnostic.

La pédiatre de mon fils étant revenue, un véritable réseau s'est constitué, avec ses délais d'attente et ses angoisses.

Le Changement.

Je me suis donc documentée sans m'arrêter. J'ai lu, je me suis reconnue, j'ai douté, mais je me suis faite diagnostiquer. Certes THPi, j'étais également Asperger, comme on le disait à ce moment là. Révélation positive. Seule ombre au tableau : je me rendais responsable du handicap de mon fils et il m'a fallu du temps pour déculpabiliser. A partir de ce moment là, j'ai pu évoluer. Comprendre permet d'accepter et d'avancer. Et j'ai pu mieux aider mon fils. Tout ce que j'avais mis en place lui a servi et les progrès ont été exponentiels. D'autiste sévère, mon fils est catégorisé TSA léger aujourd'hui si l'on emploie les nomenclatures adaptées à chaque diagnostic.

J'ai continué à me documenter, à me former, mais je me suis rendue compte que ce que je pouvais lui apporter, de par mon expérience et mes réflexions, marchait mieux que les traités médicaux. Ma différence a été une valeur ajoutée pour mon fils.

L'accompagnement.

Et voyant la détresse de certaines personnes qui me demandaient : comment avez-vous fait? Je me suis décidée à les accompagner eux aussi. Le terme générique le plus adapté était le coaching. Mais l'accompagnement que je souhaite apporter est bien plus complet. Il m'est arrivé de rédiger une lettre de réclamation à l'assurance invalidité pour une de mes clientes qui n'y arrivait pas. Je voudrais que tous les aspects des problématiques de mes clients soient entendus et les accompagner pour trouver des solutions pour chacun.


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